mercredi 21 octobre 2009

L'autre Bapou

J'avais écrit en son temps que ce blog était en priorité réservé à recueillir des souvenirs d'un voyage en Indonésie et que l'on verrait plus tard ce qu'il pourrait devenir. Ouvrons-le à cet instant d'émotion qui m'habite.

Je reviens de l'hôpital. J'ai rendu visite à mon ami, à mon aîné de 14 ans, à ce frère que je n'ai jamais eu. Six semaines dans le coma, un retour parmi nous l'espace d'un dimanche, sans doute pour nous dire un au revoir, un salut, un adieu ! Plongée dans l'inconscient dès le lundi et le choix de la famille de ne pas faire d'acharnement thérapeutique : "il n'aurait jamais accepté de vivre comme une plante". Aux soins palliatifs, on attend. Il ne reste plus que cela à faire. On se réfugie derrière la morphine pour espérer qu'il ne souffre pas. Sa respiration saccadée est réflexe. Je lui serre la main, ma femme l'embrasse. Salut l'ami !

C'est la première fois où je suis confronté aux soins palliatifs, à la mort à issue postposée. C'est inéluctable, on attend. On aide avec ce qu'on imagine être des fins de vies. Mais que sait-on vraiment ?

Dans les souvenirs qui se bousculent, il y en a un qui me taquine. Même si nous n'en avions jamais vraiment parlé, lui comme moi étions des "croyants sociologiques". Et pourtant, il est né un 25 décembre, comme le petit Jésus et il est capable de nous faire le pied de nez de mourir le jour de la Toussaint, fête de tous les saints. Je n'ai pas attendu et je n'attendrai pas ta canonisation pour te vénérer.

A bientôt mon frère !

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