samedi 31 octobre 2009

Une journée bizarre !

Au fond, ce fut une journée bizarre !
Je me suis levé fatigué de la veille, trop de travail manuel pour ma vieille carcasse. Je n'ai pas réalisé que la journée était superbe. Je ne me suis pas rendu compte que nous étions à un jour de la Toussaint.
Par tradition, je dépose une fleur sur la tombe de mes parents. J'ai oublié. "Par tradition" me dira Christine... tu avais 364 jours pour le faire à un autre moment. Elle me rappelle sa visite dans un vieux cimetière d’Uccle, à la recherche de la tombe de son père. La concession n'avait pas été renouvelée. Toutes les traces de son papa avaient disparu. Ce jour-là, elle en a fait le deuil.

Quatre jours après l'incinération de mon ami et cette impression de néant lors de la dispersion des cendres, le souvenir de cette prospection dans ce vieux cimetière met les choses en place. L'éternité, elle est dans les empreintes que les autres laissent dans votre mémoire. Le souvenir.

Et à propos de souvenirs, je lis ce billet sur le blog de Coumarine : "La lettre sur le dos". C'était tellement vrai pour moi en cette journée bizarre que j'avais envie de le partager avec vous. Cette dame parle juste.

mardi 27 octobre 2009

Incinération

Il était comme ça : 1m85, 90kg. Une place, un monument. Épicurien ! Il adorait son petit whisky en apéro, me faire goûter sa sauce du coq au vin, raconter des histoires à ses petits enfants, acheter Spirou toutes les semaines et surtout faire à toutes les fêtes la bouffe pour tout le monde. Il adorait ça, un épicurien ! Il est parti ! C'était mon meilleur ami. Pardon, c'est mon meilleur ami !

Ce mardi à 15h, je l'ai vu. Dans une urne de cendres dispersées au cimetière de Robermont. Vous imaginez cette pièce d'homme dans une urne de quelques cm³, plus rien. Le vide, le néant. Le préposé répand les cendres, loin de ses chaussures, pour ne pas les souiller. Il porte la main à la casquette pour un salut civil imitation militaire. Mon ami rigole, lui l'ancien officier de réserve me souffle à l'oreille "quel pauvre con "!

Là, je revis, il me parle encore. Il n'en a rien à foutre d'être là en cendres dispersées sur la pelouse. Je lui dis : "j'aurais préféré être dispersé dans la mer". Il me répond : "imagine tout le monde devait se déplacer à Ostende", il ajoute "note que cela aurait pu faire une belle guindaille!"

Marc me parle toujours, il me parlera toujours !

samedi 24 octobre 2009

Souvenirs du Borobudur

Je viens de mettre à jour quelques souvenirs d'une partie de la matinée du 11 juin 2008, la visite du Borobudur. La journée était loin d'être finie.
Je vous propose la photo du plus grand et du plus ancien monument bouddhique de l'Asie du Sud-Est.


mercredi 21 octobre 2009

L'autre Bapou

J'avais écrit en son temps que ce blog était en priorité réservé à recueillir des souvenirs d'un voyage en Indonésie et que l'on verrait plus tard ce qu'il pourrait devenir. Ouvrons-le à cet instant d'émotion qui m'habite.

Je reviens de l'hôpital. J'ai rendu visite à mon ami, à mon aîné de 14 ans, à ce frère que je n'ai jamais eu. Six semaines dans le coma, un retour parmi nous l'espace d'un dimanche, sans doute pour nous dire un au revoir, un salut, un adieu ! Plongée dans l'inconscient dès le lundi et le choix de la famille de ne pas faire d'acharnement thérapeutique : "il n'aurait jamais accepté de vivre comme une plante". Aux soins palliatifs, on attend. Il ne reste plus que cela à faire. On se réfugie derrière la morphine pour espérer qu'il ne souffre pas. Sa respiration saccadée est réflexe. Je lui serre la main, ma femme l'embrasse. Salut l'ami !

C'est la première fois où je suis confronté aux soins palliatifs, à la mort à issue postposée. C'est inéluctable, on attend. On aide avec ce qu'on imagine être des fins de vies. Mais que sait-on vraiment ?

Dans les souvenirs qui se bousculent, il y en a un qui me taquine. Même si nous n'en avions jamais vraiment parlé, lui comme moi étions des "croyants sociologiques". Et pourtant, il est né un 25 décembre, comme le petit Jésus et il est capable de nous faire le pied de nez de mourir le jour de la Toussaint, fête de tous les saints. Je n'ai pas attendu et je n'attendrai pas ta canonisation pour te vénérer.

A bientôt mon frère !

dimanche 11 octobre 2009

Erreur de jeunesse

Je vous avais promis un questionnaire à choix multiples, un jeu de piste. C'était une insulte à votre capacité à pénétrer mon esprit tortueux. Même la meilleure amie de ma femme, novice de l'Internet, adepte de Hotmail, répliqueuse (dans le sens d’effectuer une duplication) de blagues salaces est capable de comprendre que si j'écris un billet souvenir, il faudra chercher dans les archives du blog, là dans la colonne de gauche.

Je n'aime pas la terminologie "archive", ces souvenirs sont encore des évocations poignantes un an plus tard. Par contre, le côté "jeu de piste" fait référence à ma jeunesse et mon côté boyscout. Laissons donc un jeu de piste sous forme de photo. À chaque publication d'un billet souvenir, je vous livre une photo et sa date de prise de vue.

Voici la première, la campagne entre Yogyakarta et Solo prise le 10/06/2008.




vendredi 25 septembre 2009

Tirons la ligne !

Je l'avais deviné. Cela ne pouvait pas continuer comme ça ! Un blog souvenirs de voyage ! Marqué au jour où les choses se sont passées !

Il y a 6 mois, quand mon fils me disait : " tu devrais écrire un blog à propos de ton voyage en Indonésie " j'ignorais tout de la logique des blogs. Pour moi, c'était Skyblog et les journaux intimes de mes nièces.
Je me suis lancé, comme un grand naïf, sur Blogger. J'ai perdu beaucoup de temps à maitriser la publication de mes billets, la mise en place des photos, une petite touche dans le code... et me voilà 6 mois plus tard avec seulement 11 articles publiés entre (pour) le 6 juin 2008 et le 10 juin 2008.
Mais pendant ce temps, j'ai beaucoup lu. Les spécialistes, les experts du réflexe dactylographique, ceux-là pour qui j'ai maintenant beaucoup de respect (vous pouvez les retrouver dans mon Google Reader). Et plus jamais, je ne dirai à mon fils : " mais qu'est-ce que tu fous, tu n'as plus rien écrit depuis 10 jours ".

Pour qui n'est pas habitué à écrire, rédiger ses souvenirs en promettant de s'y tenir presque chaque jour c'est une véritable servitude.

Et puis vint Twitter. Toujours à l'instigation de ce même fils très branché Web 2. J'ai accroché immédiatement, c'était du direct, de l'instantané, de l'instinctif. Le genre de chose que l'on adore souvent et que l'on regrette parfois le lendemain. Mais à maintes reprises les 140 caractères me briment et pourtant sur mon blog, ils prennent plus d'actualité que mes papiers. L'envie d'être plus explicite, d'être plus long avec des intérêts plus particuliers que mes évocations d'Indonésie me ronge. Alors, je lis encore les spécialistes, les donneurs de conseils -ce n'est pas péjoratif- pour enfin aujourd'hui tirer la ligne.

Tirer la ligne pour passer à une autre page. La proposition est la suivante : les souvenirs d'Indonésie reviendront non plus tagués au jour où ils se sont passés, mais au jour où je les publie avec la date de référence de l'anecdote et cela me laissera la porte ouverte pour d'autres intérêts, d'autres attentions ou observations.

Ça, c'était hier !
Réflexion faite, supprimer les 11 billets archives de juin 2008, c'était manquer de respect pour les quelques personnes qui y avaient laissé un commentaire. Celles qui savaient que pour moi ce serait difficile de m'imposer une discipline d'écriture. Celles qui attendaient la suite des souvenirs de ce voyage.

Nouvelle donne : assumer les billets publiés, continuer à rédiger les souvenirs à la date où ils se sont passés et me laisser des ouvertures pour des réactions plus actuelles, des développements à mes tweets, des billets d'humeur, des photos et vidéos... bref une forme de lifestream, si j'y arrive !

Pour celles et ceux qui ne s'y retrouvent pas dans mon style " je t'aime moi non plus " à propos de la manière d'appréhender mon blog, je leur demande de laisser le temps à un novice de s'y retrouver lui-même. Pour mesurer la compréhension de la démarche, je peux proposer dans les prochains jours un questionnaire à choix multiples dont le thème serait : "où ai-je écrit cela ?". Mais promis, je vous en ferai un jeu de piste !

mercredi 11 juin 2008

De Yogya à Solo

Se faire véhiculer par un chauffeur personnel en Indonésie comporte de nombreux avantages : on y conduit à gauche, le Code de la route y est respecté de manière aléatoire, les priorités se prennent à l'influence, le pilotage y est speedé, sans compter la présence d'un nombre impressionnant de deux roues. De nombreux avantages et pour moi un inconvénient, celui de ne pas visualiser le trajet effectué, de ne pas voir sur une carte mon point de départ et d'arrivée, de ne pas pouvoir me dire "ah, c'est là qu'on s'est arrêté pour diner", bref de ne pas préparer mon itinéraire. Avoir un chauffeur, c'est lui laisser l'initiative du parcours, c'est s'abandonner, c'est se laisser aller. Aujourd'hui, il est prévu une balade en dokar à travers villages et campagnes et je suis incapable de situer l'endroit entre Yogya et Solo où nous nous sommes arrêtés.

Peu importe. Ces villages, entre 8 000 et 10 000 habitants, dispersés en lots de quelques dizaines de maisons sur plus d'une centaine de km² sont loin du pouvoir central. Ils sont organisés, si j'ai bien compris, pour vendre leur production en collectivité, les responsables sont des élus locaux qui n'ont des comptes à rendre que sur la bonne gestion des villages.

Helmi avait dit de nous approvisionner en bonbons à distribuer aux enfants qui allaient nous suivre durant la balade. Le tamtam a fonctionné très vite. Cinq minutes plus tard, ils étaient plus d'une dizaine à nous suivre en courant. La distribution des friandises battait son plein à chaque arrêt du dokar. Inutile de vous dire que plus on s'enfonce dans les campagnes, plus les conditions de vie nous semblent pénibles. Nous croisons une vieille dame écrasée sous le poids de sa charge un seau à la main, le sol des maisons est en terre battue et au détour d'un chemin un habitan
t attend notre arrivée avec impatience. Il veut nous montrer son habileté à grimper au sommet d'un cocotier, d'y cueillir une noix et de nous faire gouter l'eau de coco. Je sais, cela fait très carte postale, mais je me prête facilement au jeu sachant que les quelques roupies que je vais lui donner en matabiche ne me coutent rien et que cela améliorera sensiblement le quotidien de sa famille pour les prochains jours. De plus, l'eau légèrement sucrée de cette noix de coco verte est une vraie boisson rafraichissante. Dans les champs avoisinants, nous croisons exclusivement des femmes. Elles y récoltent les légumes, le poivre noir, le gingembre et les arachides. Elles nous font gouter. Les cacahuètes fraiches me laissent en bouche la saveur des noisettes que l'on cueille chez nous à l'automne.

Nous quittons ces villages pauvres et la loi des contrastes veut que nous visitions dans les moments qui vont suivre l'hôtel le plus luxueux de l'ile de Java : l'Amanjiwo. Les prix y sont exorbitants, astronomiques. Le prix d'une suite avec piscine privée 2600 US$ pour une nuit. Jetez un coup d'œil sur le tarif. On y rencontre beaucoup de Japonais et les people du monde entier. Peu de temps avant notre visite, David Beckham, sa Spice Girl et les enfants y ont séjourné. Helmi, notre guide, est ami avec le maitre d'hôtel. Très grande classe, ce majordome respire le flegme anglais, est habillé d'un sarong couleur locale et nous fait visiter l'hôtel. Il nous photographie dans une "Garden Suite" à 700 US$ la nuit. En fin de parcours, nous déclinons poliment sa proposition de consommer une boisson en terrasse, ne sachant pas combien d’US$ le café et le thé allaient nous être facturés. Dans ce monde-là, "monsieur", on ne compte pas !