vendredi 6 juin 2008

Jakarta, l'arrivée.

Comme prévu nous arrivons de nuit. La nuit tombe tôt à Jakarta, aux environs de 18 heures, c’est très surprenant pour nous qui arrivons de notre mois de juin particulièrement lumineux jusqu’à 21 h.
Les démarches pour obtenir le visa d’entrée sont fastidieuses après 21 heures de vol. Pour 25 $, nous obtenons le visa touristique d’une durée de 30 jours, que nous utiliserons jusqu’au bout. Et ici, je cite le carnet de bord de Mamou : « Mes amis ! Quelle nonchalance, 10 petits jeunes derrière un comptoir pour nous faire remplir la Green Card, ils avaient plus l’air de se retrouver entre potes d’un même quartier que de fonctionnaires administratifs ».
Une nouvelle aventure pour récupérer les bagages. La douane franchie une horde de jeunes costauds en uniforme vert se bousculent pour vous aider à récupérer d’autorité vos bagages... moyennant rétribution. Ce service, habilement amené, semble inclus dans l’activité normale de l’aéroport. Il n’en est rien, on vous réclamera des rupiahs que vous n’avez pas encore afin de vous contraindre à payer 5 à 10 fois le tarif normal en utilisant l’euro.
La première chose à comprendre quand on arrive en Indonésie, c’est que pas mal de petits boulots fonctionnent aux pourboires. Tous les petits services sont monnayés, une économie souterraine. La deuxième chose, à quel taux de change par rapport à l’euro ? En gros, il faut tout diviser par 10 000. Mieux, le résultat, vous en prenez les ¾ pour en avoir l’équivalent en euros. Petit exercice pratique. On porte vos valises dans votre chambre, vous donnez 5 000 rupiahs (roupies). Il vous en coûte moins de 50 cents. En tant qu’Européens, on est habitués à des prix nets et trouver l’articulation exacte entre tous les niveaux de pourboires n’est pas chose facile. On ne rétribue pas de la même manière la personne qui porte vos valises, celle qui vous conduit en taxi ou encore celle qui vous ouvre la porte, vous tend un parapluie, vous sert d’interprète. Je ne suis pas Paris Hilton, mais je ne veux pas paraître radin ou mesquin. Il s’agit de trouver le juste équilibre pour rémunérer un service.
La sortie de l’aéroport fut tout aussi rocambolesque que la prise des bagages. Une bande d’individus en tout genre se précipitent pour vous proposer un taxi, porter vos valises, proposer un hôtel...
Heureusement, Fiona est là ! Elle sourit et nous demande « ça va ? ». Elle a loué une voiture pour les quelques jours qui précèdent son mariage. Le chauffeur nous attend. Fiona apostrophe vertement les sangsues qui veulent à tout prix enfourner nos valises dans le coffre. Ils en seront pour leurs frais.
Direction Jakarta centre. Une heure de trajet.
Une petite chose à ne pas oublier en Indonésie, vous roulez à gauche. La place du mort est à gauche du conducteur, ma place. Dès le premier jour, j’ai failli mourir dix fois d’une collision frontale. Après, on s’habitue.
La traversée de Jakarta n’en finit pas dans une circulation démentielle et débridée. Arrivée à l’hôtel Borobudur.
Borobudur, c’est le nom d’un temple dans le centre de Java, nous le visiterons plus tard. Pour l’instant, c’est le nom d’un hôtel international au centre de Jakarta. L’hôtel est planté au beau milieu d’un parc immense. Le tout est entouré d’un mur d’enceinte. L’accès unique est gardé par un service de sécurité qui inspecte votre voiture, miroir sous le véhicule, inspection du coffre et de la boîte à gants, ouverture des portières et coup d’œil rapide à nos bobines. La barrière s’ouvre.
Cent mètres plus loin, d’autres contrôles. Portique de détection individuelle – à chaque fois que nous rentrerons, cela sera pareil – et je dois dire que je n’ai pas suivi le circuit des bagages, occupé à vider mes poches de clés, GSM, portefeuilles et autres objets métalliques.

Nous avions tellement grignoté de tout dans l’avion, qu’on se contente d’une douche et Dimi nous entraîne dans la discothèque de l’hôtel. J’y goûte un vin rouge australien de bonne qualité, mais au prix prohibitif. Ce soir-là, je décide de passer à la bière locale, la Bintang, rafraîchissante et légère.
Une petite vingtaine de clients à tout casser, un orchestre tient la salle en haleine. Ils interprètent les tubes des années 60-70 de belle manière. Fiona les a repérés comme étant originaires du Timor. Je ferai plus tard un petit billet géographique sur les îles principales qui composent l’Indonésie.
Le cheveu hirsute, les 21 heures de fatigue, je suis détecté par le chanteur-chauffeur de salle. Je suis véritablement harcelé pour monter sur scène, pour faire un karaoké, pour choisir une chanson... Impossible d’en être quitte. Dix fois, vingt fois, je l’ai refoulé.



En désespoir de cause, il m’envoie la chanteuse du groupe. Charmante. J’étais trop fatigué pour lui demander si elle n’était que chanteuse de ce groupe du Timor. Je ne suis pas un habitué des voyages, ni des hôtels de luxe et encore moins des discothèques.


En face de moi, les trois autres se marraient comme des baleines.

Ce jour-là, en rentrant de la discothèque, j’ai compris qu’il ne servait à rien de descendre à minuit de sa chambre pour prendre la fraîcheur du soir. Il ne faisait pas loin des 30° et aux environs de 90% d’humidité.

1 commentaire:

  1. On voulait d'ailleurs envoyé la photo de Bapou avec la chanteuse et faire croire que Mamou était allée dormir, Bapou prenant déjà ses marques.
    Un seul regret, Bapou n'est pas monté sur scène...

    Entre nous quelques verres d'alcool après un long voyage, c'est le meilleur remède contre le jet lag...

    RépondreSupprimer