samedi 7 juin 2008

Jakarta - Batavia

Jakarta n'est pas à proprement parlé une destination touristique. Ce n'est pas Madrid avec son Prado, son flamenco et ses bars à tapas. C'est donc le moment d'une petite parenthèse géographique. Pour la situation générale de l'Indonésie dans le sud-est asiatique, je vous renvoie à l'excellent blog de Lost in Asia, billet « Géographie pour les nuls », cartes à l'appui.

Petit résumé : plus de 13000 îles qui s'étendent sur 5000 km. Les plus grandes ou les plus connues : Sumatra, tristement célèbre par son nombre de victimes lors du tsunami 2004, Java, la plus développée économiquement, Bali, la plus connue des touristes, Bornéo et ses orangs-outangs, Sulawesi, les anciennes Célèbes, plus à l'est les Moluques bien connues par les Standarmen à travers son illustre joueur Simon Tahamata, et enfin la partie occidentale de la Nouvelle-Guinée en frontière avec la Papouasie.

Quand j'énumère ainsi le nom d'îles lointaines et exotiques, j'ai parfois l'impression de me retrouver lors de mes 10 ans en train de rêver en parcourant une mappemonde ou mon livre des explorateurs -comme Alex maintenant- et de traverser enfin l'équateur.

À propos d'équateur, l'Indonésie s'y trouve plus ou moins à cheval. Le soleil se lève et se couche de manière immuable à 6h et à 18h.

Jakarta est la capitale de l'Indonésie, curieusement excentrée à l'extrême nord-ouest de l'île de Java. C'est la plus grande mégalopole de l'Asie du sud-est, 14 millions d'habitants. Et comme on dit à Bruxelles, si on compte son hinterland, cela doit faire plus de 20 millions d'habitants. La circulation est infernale, près de 6 millions d'automobiles auxquelles on se doit d'ajouter autant de motos et mobylettes. Rares sont les étrangers qui se risquent seuls au volant. Des stewards accrochés aux marchepieds des bus descendent à chaque carrefour arrêter la circulation pour pouvoir s'engager. De nuit, des gosses miséreux s'agrippent aux portières des voitures pour mendier quelques roupies, chaque soir certains en meurent... banal accident de la circulation ! L'Européen, le riche hèle un taxi pour parcourir les 500 m qui séparent son hôtel d'un mall (centre commercial) ou de son bureau parce que rien n'est fait pour le piéton, peu ou pas de trottoir et cette chaleur moite qui vous colle la chemise en moins de 2 secondes.

Cette chaleur moite est bien compréhensible. Jakarta est construite sur une plaine marécageuse parsemée de canaux inondables. En cas de fortes pluies, les problèmes de circulation deviennent dantesques. Dans ces conditions, il n'est pas rare de voir des voyageurs rejoindre l'aéroport Sukarno-Hatta en bateaux pneumatiques !

Fondée par les Hollandais sous le nom de Batavia pour en faire un comptoir à épices, Jakarta est maintenant un mélange d'habitants prospères et de population à la recherche de la plus élémentaire parcelle de survie.

Un des quartiers de Jakarta porte encore le nom de Batavia, une périphérie pauvre. Christine forte de ses lectures historiques imaginait rencontrer beaucoup de vestiges de l'époque coloniale hollandaise. En réalité peu de choses.

Ce 7 juin, Dimitri et Fiona nous consacrent encore ½ journée malgré les préparatifs du mariage qui s'accélèrent. Nous profitons du chauffeur et de la voiture. Pas mal de palabres, de bakchichs et de routes complètement défoncées pour se rendre au port. En réalité celui de Sunda Kelapa réservé aux bateaux traditionnels. Tous les transbordements se font encore à dos d'hommes. Exactement comme au port de Matadi au Congo belge « lorsque j'étais enfant dans les années 1950 », me dira Mamou. À côté de gargotes qui offrent le manger et le boire dérisoires, une pile de pneus n'en finit pas de se consumer. L'air âcre, le travail pénible des ouvriers, les harcèlements d'un vendeur de souvenirs, l'eau et la boue... des flashes qui me feront dire que l'ambiance était lourde malgré nos mines réjouies sur les photos.

La bonne escale après le port était le café Batavia. Vieille maison de l'époque coloniale (1937) entièrement restaurée.

Deux niveaux, un café branché au rez-de-chaussée et un restaurant chinois (ils sont partout) au 1er. En ce milieu d'après-midi, il y fait très calme. Des boiseries magnifiques, un panel des meilleures photos de l'époque du cinéma noir et blanc, mais aussi des pissotières extraordinaires... surprenantes ! Lors de l'expression de votre besoin naturel (pour les hommes), vous êtes face à une vitre miroir qui vous renvoie l'image de ce qu'il est communément appelé votre attribut viril. Le premier jet d'urine sur cette vitre déclenche une cascade d'eau qui nimbe l'image de votre sexe dans un flou vaporeux empêchant la comparaison de votre petit cornichon avec la Witloof du type d'à côté. Précisons que lors de l'essai de cette vespasienne, j'étais seul. Il nous restait à apprécier une carte de cocktails variés. En 1re page, les jus de fruits mélangés, en 2e les mêmes, mais avec de l'alcool. Les femmes choisissent en 1re page. Sur les conseils de Dimi, nous prenons en 2e page. Dur, dur quand nous quittons l'air conditionné et nous retrouvons dehors.

Et pourtant, la journée n'était pas terminée, nous allions le soir au restaurant avec les parents de Fiona.

Plus de photos de Jakarta et de Batavia :

http://picasaweb.google.com/g.minguet/IndonesiaJakarta?feat=directlink

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire